29 janv. 2011

Un crime au plus que parfait.

Un jour un crime particulièrement spectaculaire eut lieu dans la partie sud de Site 2: un homme décapité en plein jour au beau milieu de la foule. Pourtant lors de notre enquête, il nous fut impossible de trouver le  moindre témoin qui puisse identifier le coupable. J’en fis part à un ami, le Père Venet, un vieux prêtre missionnaire français qui avait fait tout son sacerdoce dans la campagne profonde du Cambodge et qui, par la relation étroite qu’il entretenait avec ses ouailles réfugiées, savait tout ce qu’il se passait dans le camp. Il était connu pour son franc-parler, très cru, tant en Khmer qu’en français.
Il m’écouta, puis avec un sourire quelque peu sarcastique, me répondit : « ben, couillon, ton coupable tu ne le trouveras jamais ; le type qui a été trucidé là, tu sais qui c’était ? C’était un sorcier qui jetait des mauvais sorts et que tout le monde craignait dans le camp. Les gens ici sont très reconnaissants à celui qui l’a éliminé. Les témoins ne parleront jamais. Oublie cette histoire ! ».

En effet, nous ne pûmes jamais élucider cette affaire.

Période UNBRO, 1987-1992, Site 2. 

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